jeudi 11 octobre 2007

Ciné Traces - Cinéma hongrois à Paris - du 1er au 4 novembre 2007



9, rue Champollion
75005 Paris
01 43 26 84 65
Présente du 1er au 4 novembre 2007






















Les trésors du cinéma hongrois


Des trésors oubliés : les court-métrages qui ont gagné un Oscar ou une Palme d’or à Cannes :


Ouverture (Palme d’or, 1965), La mouche (Oscar, 1981), Moto perpetuo (Palme d’or, 1981), Vent (Palme d’or, 1996), Après la pluie (Palme d’or, 2002)….A ne pas manquer : « Toi », un bijou primé à Cannes en 1963, signé par un jeune réalisateur de 25 ans qui connaîtra plus tard une renommée mondiale avec Méphisto et Colonel Redl : István Szabó.


Des classiques des grands maîtres du 7ème art :

« Silence et cri » de Miklós Jancsó (1968). En 1919, pendant l’écrasement de la République « rouge » des conseils par les gardes blancs de l'amiral Horthy, futur régent qui imposera un régime autoritaire, un partisan se réfugie dans une ferme isolée. Un officier semble le protéger tout en jouant au chat et à la souris avec lui. Avec ce face-à-face troublant qui tient le spectateur dans une tension extrême jusqu’au drame, Jancsó signe là l’un de ses chefs d’œuvre.

« 25, rue des pompiers » de István Szabó (1974). Dans un vieil immeuble budapestois promis à une démolition prochaine, une nuit chaude d'été où personne ne dort vraiment. Les locataires revivent en désordre des moments du passé ; les images de la guerre et de la libération se mêlent au présent ou à la période des années 50…Un film tissé de la mémoire du cinéaste et de la fantaisie et de l’imagination de ses personnages.

« Le témoin » de Péter Bacsó (1981, prix spécial à Cannes). Il faut avoir vu cette comédie satirique, film culte dont la réplique incontournable : « La vie n’est pas une tarte à la crème » est un peu l’équivalent de notre « La vie n’est pas un long fleuve tranquille ». Dans les années 50, les péripéties de Jozsef Pelikan, brave ouvrier qui n’a pas inventé le fil à couper le beurre, soudainement promu à la tête d’un Institut de l’Orange hongroise – qui tente de faire pousser des agrumes dans un pays où il gèle à pierre fendre. Rien n'est impossible au socialisme triomphant qui peut transformer la nature !

Etonnant que cette critique féroce du régime stalinien et des procès tronqués n'ait pas été interdite à l'époque. Peut-être est-ce dû au ton badin et absurde de cette fable en apparence clochemerlesque.

Des films récents, primés dans de nombreux festivals

Avec, en avant-première exceptionnelle avant sa sortie dans les salles de l'hexagone :

« Les paumes blanches » de Szabolcs Hajdu (2005),
en présence du réalisateur.
Samedi 3 novembre. 20 h.

Nous sommes au début des années 80. Miklós a une dizaine d’années. Sa vie
semble avoir été placée sous le signe de la grisaille, semblable aux murs des
HLM qui bordent les rues sans joie de la Hongrie communiste. Miklos ne trouve
pas davantage de réconfort dans la chaleur du foyer ; ses parents ne s’intéressent à lui que s’il rapporte des médailles sportives à la maison car chaque jour, il s’entraîne pour devenir gymnaste. Ce petit milieu est comme un microcosme qui reproduit mes mécanismes du régime autoritaire. Car l’entraîneur fait subir aux apprentis gymnastes un système de discipline fondé sur la terreur, la dénonciation et la répression.
Alors que le jeune héros cherche à échapper à la gravité de son existence par la gymnastique, il est sans arrêt ramené à la brutalité de la vie terrestre.
Une blessure brise sa carrière et Miklós émigre au Canada. Il commence par reproduire la violence dont il a été victime dans sa jeunesse...



Pour son troisième film, Szabolcs Hajdu confirme son talent fondé sur un langage visuel original.



Le film choisit subtilement le chemin de traverse plutôt que la voie de la facilité : au lieu de glorifier la victoire à tout prix, il préfère raconter le parcours d’un personnage qui cherche son équilibre. l’équilibre fragile du funambule qui fait de la légèreté une quête perpétuelle.
"Paumes blanches" est certes une œuvre de fiction mais s’inspire de la vie du réalisateur....


http://www.epicentrefilms.com/

Rencontre/débat avec Szabolcs Hajdu après la projection du film.

Et d'autres long métrages de talentueux réalisateurs :

« Moskva tér » de Ferenc Török (2001). Pour son premier film, salué par la critique, ce jeune réalisateur a tourné une comédie pétillante sur l’insouciance mais aussi l’apathie et la confusion de la jeunesse en 1989, au moment de la chute du communisme.

« Kontroll » d’Antall Nimrod (2004). Qui n'a pas rêvé de s'abstraire du monde et de disparaître dans sa tanière ? C'est ce qu'a choisi Bucsu (prononcez : Bout'chou) , un jeune contrôleur budapestois qui ne travaille pas seulement dans les entrailles du métro mais y a aussi élu domicile.
Dans ce western urbain assez déjanté, parodie post-moderne du bon, du méchant et du truand, Bout'chou et son équipe de "bras cassés" sont Les Bons : les contrôleurs qui essaient désespérément de faire leur métier. Et qui sont Les Méchants ? Les voyageurs, champions du sport national qui consiste à frauder la société de transport budapestoise. Le truand : un mystérieux assassin qui hante les souterrains…Avec l’excellente musique du groupe électro Neo. Kontroll a reçu tellement de prix (exemple, Premier prix du festival du film deChicago) qu'on n'a pas le courage de vous dresser la liste.

« L’hôte de la vie » de Tibor Szemzö (2006) retrace la vie d’Alexandre Körös de Csoma, un érudit hongrois qui vécut au Tibet où il écrivit le premier dictionnaire tibétain. Tourné au Tibet, puis artificiellement « vieilli » pour avoir l’air d’archives, ce « Journal de voyage » imaginaire invite le spectateur à partager la vision d’un explorateur pas comme les autres. Compositeur de musique - il notamment travaillé avec le réalisateur Péter Forgacs -, Tibor Szemzö signe là son premier long métrage qui a reçu une mention spéciale au festival de Locarno.

« Le 8ème jour » de Judit Elek (2007). Tragicomédie où une artiste accomplie est confrontée au capitalisme sauvage. Sera-t-elle grugée par les autres…et par sa propre naïveté ? L’actrice polonaise Maja Komorowska prête sa grâce à ce beau rôle.

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