samedi 27 octobre 2007

Avant-première exceptionnelle

Samedi 3 novembre à 20 h 30
à la Filmothèque Quartier latin
avant-première du film

LES PAUMES BLANCHES
de Szabolcs Hajdu
avant sa sortie en France
fin novembre

GRAND PRIX DU FESTIVAL DE BUDAPEST
MEILLEURE MISE EN SCENE
MEILLEUR MONTAGE
PRIX GENE MOSKOWITZ DE LA CRITIQUE ETRANGERE


PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LE REALISATEUR

Miklós, gymnaste professionnel, débarque au Canada. Découverte, apprentissage de la solitude et des règles du Nouveau Monde, si différent de l’Europe qu’il a laissée derrière lui…
Il n’y a pas si longtemps, Miklós n’était encore qu’un enfant tendre, nimbé des rêves de l’enfance, qui grandissait dans la Hongrie communiste. Grisaille, barres de HLM, rues sans joie. Où il vivait une vie d’enfer car voué par son entourage à devenir un champion de gymnastique. A coup de brimades et d’humiliations.
Dans sa chambre, les murs disparaissaient sous une forêt de médailles. Ses parents jouaient, eux aussi, le jeu du pouvoir qui fabriquait des champions destinés à couvrir de lauriers le «communisme glorieux ».
Dans ce microcosme, reproduisant les mécanismes du régime autoritaire, l’entraîneur faisait subir aux apprentis gymnastes un système de discipline fondé sur la dénonciation et la répression. Mais un jour c'est la chute et une blessure brise sa carrière. Miklós émigre au Canada et sa vie bascule...

INTERVIEW DE SZABOLCS HAJDU

L'histoire des paumes blanches est assez autobiographique mais en même temps
c'est aussi l'histoire de la hongrie. Aviez-vous cette intention dès le départ, que

ce film dépasse l'histoire d'un personnage ?

Je ne voulais pas faire la critique directe de la société. L'aspect le plus
important était de rester très proche de ce personnage central, de qui lui arrive, sans détour, sans tomber dans un film esthétique. La plus grande partie de l'action se passe dans le passé, mais je voulais que le film soit au présent. Je voulais que le spectateur sente que c'est ici et maintenant. Il y avait un danger imminent de se laisser tenter par l'esthétique rétro, tellement à la mode de nos jours (la Hongrie des années 80 aurait été un décor idéal).

Nous n'avons pas utilisé de symboles stéréotypés, généraux (l'étoile rouge, la statue de Lénine, les cravates rouges des pionniers, etc.). Nous ne voulions pas que cette période soit représentée à travers ces clichés. Je crois que les mécanismes d'un système social sont présents même dans le plus petit microcosme : la famille. La critique sociale apparaît donc de manière indirecte dans le film. On y voit un gymnase, une famille dans laquelle on retrouve un condensé de la société ; la dictature est inconsciemment transmise par les comportements. Ma réponse est oui : l'océan se retrouve dans une seule goutte d'eau.

Vous appartenez à une nouvelle génération de réalisateurs hongrois : pensez-vous qu'on assiste à une " nouvelle vague " du cinéma hongrois ?

Les critiques cinématographiques regroupent les réalisateurs âgés d’une trentaine d’années comme faisant partie de la " nouvelle vague " hongroise. Je n'ai pas de recul par rapport à cette situation mais je peux dire que notre génération est sur le devant de la scène du film hongrois, principalement pour des raisons historiques et non de talent. Nous sommes la première génération, depuis le changement de régime, qui a la possibilité de faire des long-métrages.
En 1990, j'ai eu 18 ans et ma vie d'adulte a commencé. J'ai dû trouver mon chemin dans le monde capitaliste, tellement intimidant pour la génération de mes parents). Sous le régime communiste, les gens de ma génération étaient des enfants et des adolescents ; nos souvenirs d'enfance évoquent cette période. Nous sommes passés à l'âge adulte sous le capitalisme. Ce dualisme nous définit et nous détermine. Nous parlons du passé d'une autre manière que nos prédécesseurs ; notre relation au présent est différente : nos doigts palpent les pulsations des temps que nous vivons.

György Pálos a dit que cette génération tourne le dos à " l'esthétique pure " de la génération précédente. Vous êtes d'accord ?

Je ne suis pas certain de savoir ce que Pálos voulait dire mais je pense qu'il ne faut pas chercher les différences entre générations dans des distinctions formelles mais plutôt dans les changements de comportement qui sont, eux, naturellement liés à l'esthétique. Je pense qu'il est très important et très caractéristique que la nouvelle génération de cinéastes hongrois racontent leurs propres histoires. La plupart d'entre nous faisons des films d’auteurs. Nous essayons d'évoquer un univers personnel, précis et subjectif ; une entreprise très risquée et fragile. La génération d'avant a souvent choisi de réaliser des adaptations. Nous connaissons très peu de leurs histoires, ils restent cachés.

Interview de frédéric violeau / http://www.cineuropa.org/

Programme complet du festival ci-dessous

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